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Politiques de la littérature. Histoire culturelle des pratiques et représentations de l’engagement en france (xxe et xxie siècles)

Individu·s lié·s: 
Horaire du séminaire: 

Hiver 2020

Département d'études littéraires - UQAM

Dans une perspective d’histoire culturelle de la littérature, ce séminaire propose d’étudier la gestation, la constitution et la diffusion des pratiques et des représentations de l’engagement dans la France du dernier siècle. Nous passerons en revue différents nouages de la littérature et de la politique qui correspondent à autant de moments de cristallisation: le tournant du siècle, avec l’invention de la figure de l’intellectuel à l’occasion de l’affaire Dreyfus, qui coïncide avec un nouveau sacre de l’écrivain; l’Occupation et la Libération, qui imposent les thèmes polémiques de la littérature engagée et de la responsabilité des écrivains, largement débattus à droite comme à gauche; les années soixante, qui voient le structuralisme renouveler la critique marxiste de l’idéologie et le soulèvement libertaire de mai provoquer la multiplication des collectifs d’écriture voués à «changer la vie»; enfin, la période plus immédiatement contemporaine, qui se questionne à nouveaux frais sur l’arrimage de la littérature à la contestation tout en proposant un bilan contrasté d’un siècle de débats sur les écritures politiques.

À partir de textes critiques et théoriques emblématiques, d’Émile Zola au Mouvement de libération des femmes, de Jean-Paul Sartre et à Nathalie Quintane, la plupart publiés dans des journaux et des revues, nous tenterons de reconstituer un large spectre de pratiques et de représentations de l’engagement. Nous nous pencherons sur les médiations éditoriales et les formes de sociabilité qui dotent les politiques de la littérature d’une visibilité et d’une matérialité dans le monde social. Nous serons attentifs au positionnement des écrivains dans le champ littéraire, à leurs modes collectifs d’intervention, à la fonction de la presse dans la production et la circulation des représentations politiques de la littérature, aux transformations qui affectent la structure de l’espace public. Plus globalement, nous interrogerons l’articulation toujours difficile du régime de singularité de la littérature, dont dépendent l’autorité de l’écrivain et la valeur de son œuvre, et du régime de communauté de la politique, auquel s’arraisonnent les pratiques et les représentations de l’engagement.

Statut du séminaire: 
Terminé