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Redéfinir la traduction ? Fluctuations historiques, nouvelles pratiques et épistémologies en devenir

Activité d'un membre régulier
Appel à communication

Pour marquer le 35e anniversaire de la revue TTR, le colloque « Redéfinir la traduction ? Fluctuations historiques, pratiques et épistémologies en devenir » réunira des membres de la communauté de recherche chevronné·es ou en début de carrière autour de thématiques se rattachant à la traduction (y compris l’interprétation), à la terminologie et à la rédaction. La traduction, jumelée à la terminologie et la rédaction, est un ensemble complexe de pratiques, de processus et d’épistémologies qui, quel que soit le nom (traduction, adaptation, transfert, intertextualité, transformation, entre autres) qu’on souhaite lui attribuer, joue depuis toujours un rôle citoyen de premier plan – tout en étant également mobilisée parfois comme un outil de colonisation et de discrimination. Les enjeux éthiques de la traduction sont donc primordiaux et méritent une réflexion approfondie. En partant des définitions tripartites de la traduction proposées, entre autres, par Roman Jakobson (1959) puis Gideon Toury (1995), ce colloque invite à réfléchir aux (re)définitions de la traduction et de l’interprétation et à leurs enjeux éthiques à travers
l’histoire. Les questions suivantes peuvent servir de points de départ :

La traduction (y compris l’interprétation) a-t-elle pour objet des transferts entre langues, individus, textes, communautés ou États-nations seulement ? Ou bien s’intéresse-t-elle aussi à tout transfert matériel, voire biosémiotique comprenant, ou non, un déplacement interlingual ? La traduction et l’interprétation sont-elles même toujours synonymes de transfert ?

Peut-on passer d’une conception restreinte à une conception élargie de la traduction, tout en s’assurant que ce champ du savoir conserve des bases et une spécificité qui serait partagée par tous les chercheur.es ? Si oui, quelles seraient-elles (voir Nouss, 2012) ?

Est-elle forcément l’apanage des êtres humains, c’est-à-dire s’opère-t-elle uniquement entre êtres humains ? Quel est et quel devrait être le rôle des technologies (y compris de l’intelligence artificielle (IA) et de la traduction automatique neuronale (TAN) mobilisées dans l’acte traductif ? En d’autres mots, où en sommes-nous en tant qu’êtres vivants qui traduisent ? Comment caractériser aujourd’hui le sujet traduisant ? Dans quelle mesure les avancées dans le domaine de l’IA et les enjeux éthiques que celles-ci soulèvent permettent-ils d’enrichir la réflexion sur la production de contenus bilingues ou multilingues ?

Étant donné les dynamiques de pouvoir complexes qui caractérisent l’Anthropocène, quels rôles de médiation et de conscientisation la traduction, l’interprétation peuventelles jouer dans les enjeux contemporains ? Bien évidemment, le rôle que joue non seulement la traduction, mais également l’interprétation, dans la médiation, que ce soit en milieu communautaire ou tout particulièrement en temps de crise, est d’une actualité aigüe.

Dans la mesure où la traduction peut également être considérée comme un acte cognitif qui précède la communication et facilite la communication malgré les différences, quelles théories cognitives permettent de mieux appréhender ce que sont la traduction et ses pratiques ?

Envisagée comme acte interprétatif, la traduction est un outil heuristique ayant le potentiel de participer à la production des savoirs et à leur circulation. Comment réaliser ce potentiel ?

Le colloque souhaite favoriser des échanges sur la place de la traduction dans la formation et la transformation des connaissances, le mouvement et la médiation des idées. Les propositions de communication se pencheront sur des fluctuations historiques (p. ex. les définitions de la traduction), des nouvelles pratiques (p. ex. la revitalisation linguistique grâce à la traduction) et des épistémologies (p. ex. la science de la traduction ; l’herméneutique ; le courant interprétatif ; les différentes sociologies de la traduction ; la théorie de la complexité, etc.) qui ont défini, qui définissent ou qui définiront la traduction au sens large.

Nous proposons quelques axes de réflexion qui s’inscrivent dans les trois (inter)
disciplines composant le titre même de TTR :
 

Traduction

Traduction inclusive : genre ; accessibilité ; décolonisation ; autochtonisation
Traduction, IA et TAN : le rôle de l’être humain
Traduction et diversité : enjeux éthiques
Traduction, pseudotraduction, autotraduction : vers de nouveaux paradigmes ?
Traduction et adaptation : les limites de la traduction
Traduction et interprétation : en milieu social ; en situation de crise
Traduction et migration : mouvements ; déplacements ; déracinements ; confinements
Post-traduction et transmédialité : nouvelles manifestations de la traduction
Traduction et pédagogie : quoi enseigner et comment ? Quel est (devrait être) le rôle de la technologie ?
Traduction et bi- ou multilinguisme officiels : vers une plus grande accessibilité, équité et diversité ou le maintien du statu quo ?

Terminologie

Socioterminologie ou terminologie et sociologie ?
Terminologie et interprétation : le rôle de la recherche terminologique
Terminologie, IA et TAN : la contribution de l’être humain
Terminologie et pédagogie : comment enseigner la terminologie conçue comme une clé pour assurer une société plus équitable ?
Traduction et terminologie sont-elles inséparables ?

Rédaction

Rédaction et post-édition : une relation essentielle ?
Rédaction inclusive : diversité ; genre ; accessibilité ; décolonisation ; autochtonisation
Rédaction et terminologie sont-elles inséparables ?
Rédaction et pédagogie : à quel point la rédaction est-elle devenue une compétence essentielle aux futur·es traducteur·rices ? Comment former les nouvelles générations ?
Les communications dureront 20 minutes auxquelles s’ajouteront 10 minutes de questions.
Votre proposition au format Word (en français ou en anglais) devra contenir :
• Un résumé de 300 mots, qui sera inclus dans le programme du colloque.
• Une notice biobibliographique de 200 mots.
Les participant·es peuvent également proposer une session thématique de 3 ou 4 communications. Chacune des propositions de communication qui fera partie de la session devra être conforme aux consignes précisées ci-dessus. Veuillez envoyer votre proposition de communication ou de session thématique, d’ici le 1 er novembre 2023, à l’adresse suivante : ttr.dltc@mcgill.ca
La décision sera communiquée au plus tard le 25 novembre 2023.

Participation / Organisation

Membre participant
Organisation non-membre
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