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Le concept d’« imaginaire social ». Nouvelles avenues et nouveaux défis (appel)

Appel à communication

La notion d’« imaginaire », souvent associée aux perspectives archétypologiques, a longtemps été suspectée par les historiens et, plus largement, par ceux et celles qui, issus des disciplines culturelles et sociales, rattachent les phénomènes humains et langagiers à des forces sociohistoriques particulières plutôt qu’à des grandes matrices « universelles ». La notion a pourtant aujourd’hui, depuis la théorisation fondamentale proposée par Cornelius Castoriadis, sa déclinaison sociale. Elle suscite d’ailleurs, depuis quelques années, un engouement dans le champ des études historiques et culturelles, bénéficiant assurément d’un certain effet de mode. Ses occurrences sont nombreuses (l’expression « l’imaginaire de » s’est répandue) mais la notion reste encore assez rarement conceptualisée, comme en témoigne à sa manière l’ouvrage de Pascal Ory consacré à l’histoire culturelle : l’« imaginaire social » y est présenté comme l’objet par excellence de cette discipline mais le concept n’y est pourtant pas défini.
 

Les conférenciers et conférencières sont invité-e-s à proposer des communications explorant l’une ou plusieurs des cinq hypothèses centrales suivantes sur l’imaginaire social. On privilégiera, dans chaque cas, une articulation entre la réflexion théorique et des exemples tirés d’analyses historiques, de discours ou d’œuvres littéraires, artistiques, cinématographiques, etc.

  1. L’historicité de l’imaginaire social. En tant que produit historique, l’imaginaire social n’est pas un ensemble de représentations stable et invariant ; il est vulnérable aux transformations historiques et rattaché, en divers lieux et en divers temps, à des contextes précis de même qu’à des ressources langagières et des genres discursifs particuliers. Certaines représentations sont éphémères. D’autres sont beaucoup moins périssables et ont, partant, une certaine dimension transhistorique (Bouchard). En ce sens, est-il possible de concilier ou de réconcilier l’approche historienne et celles qui prétendent dégager des figures universelles ?
     
  2. Sa socialité. L’imaginaire, lisible dans les langages qui traversent une société, est social dans la mesure où les représentations qui le composent n’existent et ne circulent que parce que ceux et celles qui les produisent et les colportent appartiennent à des sociétés, au sein desquelles ils occupent des positions particulières. Comment penser, dès lors, les rapports entre l’individu et le collectif, la création ou production individuelle ?
     
  3. Sa dualité. L’imaginaire social est à la fois un ensemble de produits et un processus productif, un « interface » dynamique entre le sujet et le monde (Gervais, Chassay) : c’est en même temps un ensemble de représentations du monde qui s’impose aux membres d’une société, la condition du dicible, du pensable et du représentable, et un pouvoir d’imaginer, de faire advenir de nouvelles formes et de transformer les représentations du monde. Comment, dès lors, penser ou décrire l’avènement de nouvelles représentations, irréductibles aux représentations préexistantes ? Comment, en particulier, penser le travail créatif du texte littéraire ou de l’œuvre d’art ?
     
  4. Son hétérogénéité. L’imaginaire social ne forme pas nécessairement un tout homogène, administré par une cohérence rigoureuse ; labile et mouvant, il est traversé par des tensions et des concurrences, les représentations du monde, ouvertes aux appropriations et rattachées aux intérêts de tel ou tel groupe social, faisant en outre continuellement l’objet de luttes politiques.
     
  5. Sa disponibilité. L’imaginaire social, irréductible aux cadres nationaux, ne cesse de défier les frontières. Il se répand, s’exporte, se diffuse mais prend néanmoins, en chaque lieu, des visages particuliers. Il vient dissoudre les spécificités nationales sans pour autant les abolir complètement.

Les propositions de communications compteront environ 300 mots et seront accompagnées d’une brève notice biobibliographique. Elles doivent être envoyées à Alex Gagnon (gagnon.alex.2@courrier.uqam.ca) et Sylvano Santini (santini.sylvano@uqam.ca) au plus tard le 1er décembre 2016. Le colloque se tiendra à Montréal, les 14, 15 et 16 septembre 2017.
 

Vous trouverez l'appel à communications complet en pièce jointe.
 

Comité scientifique

Alex Gagnon (Université du Québec à Montréal)
Sylvano Santini (Université du Québec à Montréal)
Geneviève Sicotte (Université Concordia)
Benoît Melançon (Université de Montréal)
Michel Lacroix (Université du Québec à Montréal)
Andrea Oberhuber (Université de Montréal)

Participation / Organisation

Organisateur membre
Organisateur non-membre