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Appel à contributions - Fictions historiques pour la jeunesse en France et au Québec

Dirigé par Sylvain Brehm (UQAM) et Brigitte Louichon (Université de Bordeaux)

À paraître aux Presses Universitaires de Bordeaux dans la collection « Études sur le livre de jeunesse »

 

La fiction historique  ou « l’histoire saisie par la fiction »[1] semble aujourd’hui être sortie de l’ère du soupçon. Les ouvrages se multiplient qui disent le passé, et rendent compte de la diversité des mémoires. Cette dynamique littéraire s’accompagne d’un questionnement critique et épistémologique renouvelé[2].  

La production éditoriale à destination des adultes explore des voies nouvelles. Les métafictions historiques[3] donnent à lire dans le même espace romanesque le pouvoir de la fiction et les difficultés (techniques, littéraires, scientifiques et morales) de son énonciation[4]. Là où, traditionnellement, la documentation historique précède l’ouvrage, l’archive prend place dans l’œuvre elle-même[5] en exhibant la fabrique de la fiction historique.

La production éditoriale adressée à la jeunesse n’est pas en reste. Romans, albums et bandes dessinées historiques paraissent en nombre.

Pour autant, les finalités attribuées aux fictions historiques pour la jeunesse comme les formes qu’elles épousent ne sont sans doute pas de même nature. La fiction historique pour adultes se donne souvent pour objet d’expliquer l’histoire, d’amener le lecteur à comprendre le passé. Ce faisant, elle est un discours sur le présent, conçu comme le résultat d’un mouvement historique, « artistiquement transposé ». Lorsqu’elle est spécifiquement dédiée à la jeunesse, la fiction historique a généralement une finalité didactique autre. Plutôt que d’aider à acquérir le sens de l’histoire, il s’agirait de transmettre un savoir historique sur une époque, des événements, des personnages, par le biais d’un roman, d’un album, d’une BD. Alors que la fiction historique actuelle pour adultes met en exergue le doute et la subjectivité des mémoires, la fiction historique pour la jeunesse se donne parfois comme une forme (agréable, intéressante) d’accès à un savoir déjà là. En ce sens, elle tente d’instaurer un rapport au passé qui concilie «vérité et re-présentation[6]» en déployant, notamment, des dispositifs de médiations (illustrations, notes explicatives, etc.) adaptés au lectorat visé.

D’autre part, la littérature jeunesse n’échappe pas aux conséquences économiques et culturelles de la mondialisation[7], pas plus qu’au contexte sociopolitique de sa production qui rend plus ou moins aisé l’évocation de certains pans du passé. Or, l’histoire et la mémoire participent, de manière particulièrement sensible, des constituants des consciences nationales.

 

Nous appelons à des analyses de fictions (romans, albums, BD) contemporaines adressées à la jeunesse (incluant la littérature pour « jeunes adultes ») dans les domaines français et québécois, en privilégiant les questionnements autour des formes, des genres, des événements ou périodes historiques soumis à la fictionnalisation.

Les propositions peuvent porter sur un ouvrage mais on appréciera celles qui proposeront une vision plus surplombante ou comparative.

 

Propositions à envoyer pour 15/06/2014 à

Brigitte.louichon@espe-aquitaine.fr

brehm.sylvain@uqam.ca

 

CALENDRIER :

avril 2014 : appel à contributions

15 juin 2014: envoi des propositions

15 juillet 2014 : envoi des réponses aux auteurs de propositions

30 septembre 2014 : envoi des articles

15 novembre 2014 : retour des articles pour corrections

15 décembre 2014 : retour de la version définitive des articles

Publication prévue fin 2015

 

 




[1] « L’histoire saisie par la fiction », Le Débat, n° 165, mai-juin 2011.

[3] Introduit par Linda Hutcheon en 1988, le concept de métafiction historiographique permet de rendre compte de nombreuses productions romanesques contemporaines.  Il désigne le genre qui articule l'autoréflexivité du récit au doute quant à la possibilité d’un discours historiographique.

[4] Cf par exemple L’Imitation du bonheur de Jean Rouaud (Gallimard, 2004) ou HHhH de Laurent Binet (Grasset, 2009).

[5] Cf par exemple Martine Audin, Cent vingt et un jours, Gallimard, 2013.

[6] Cécile Vanderpelen, «Roman historique», dans Paul Aron, Denis St-Jacques et Alain Viala (dir.), Le dictionnaire du littéraire, Paris, P.U.F., 2002.

[7] Jean Perrot, Mondialisation et littérature de jeunesse, Paris, Éditions du Cercle de la librairie, 2008.

 

 

Participation / Organisation

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