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Théorie et pratique de la trahison : l’original en question dans la traduction intersémiotique

Author : Guignard Sophie
Date : May 11, 2016
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Colloque

Plusieurs décennies après Jakobson, le champ de la traduction intersémiotique est encore parsemé d’embûches épistémologiques et de terrains vagues théoriques. Interdisciplinaire par excellence, ce territoire est pourtant riche en outils de critique et d’observation qui permettent de jeter un regard sur la sémiotique et sur la traduction, en faisant un usage croisé des dynamiques permises et portées par l’une et par l’autre.

La notion de trahison est l’un des thèmes les plus répandus dans les discours entourant la traduction, aussi bien par les traductologues au niveau théorique que dans les réflexions des traducteurs, et jusque dans la conception populaire de l’activité de traduction.

Au cœur de cette thématique siège la notion même d’original, pour lequel la trahison est synonyme de perte. Umberto Eco et Antoine Berman ont tous deux souligné l’importance de la traduction pour enrichir le texte d’origine. La traduction intersémiotique remet constamment en question la notion d’original, notamment en la situant par rapport à la dynamique sémiosique. L’idée de trahison s’impose, soit à titre de comparaison, soit comme point de référence, et permet de réorienter les questions de pouvoir omniprésentes dans les théories de la traduction.

La discussion que nous engageons dans le cadre de ce colloque permettra de prolonger de manière transdisciplinaire la réflexion sur des concepts comme l’intertextualité, les contraintes et l’intermodalité, ainsi que les dialogues entre langages verbaux et non-verbaux et entre systèmes non-textuels.

Afin de créer des liens supplémentaires entre divers modes de représentation, ce colloque sera assorti d’un volet artistique qui aura lieu à l’atelier de Suzanne Joos, artiste en arts visuels.