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Lancement du onzième numéro de la revue Postures

Author : Anonymous
Date : Oct 30, 2009
Category :
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Lancement

L'équipe de la revue de critique littéraire Postures annonce le lancement de son onzième numéro : Écrire (sur) la marge : littérature et folie.

Présentation

Le fou investit la marge, s’agite dans les espaces limites, parle un
discours en rupture avec la norme. Son histoire s’écrit à partir des
frontières et des seuils, parce qu’elle se tient, comme le dit
Foucault, au-delà du partage. Le fou ne voit pas le monde comme il
devrait le voir et, bien souvent, joue le rôle ingrat, bien que
nécessaire, de bouc émissaire. Pour ces raisons, confrontant, différant
et interrogeant une certaine réalité, cette parole désirante a su
forcer au cours des siècles l’érection de cadres et de catégories. Dans
sa préface à l’Histoire de la folie à l’âge classique,
Foucault nous rappelle ainsi que « [la] folie n’existe que dans une
société, elle n’existe pas en dehors des formes de la sensibilité qui
l’isolent et des formes de répulsion qui l’excluent ou la capturent. »
La folie est dès lors culturelle. Elle est aussi fortement artistique
et littéraire.

Depuis longtemps, littérature et folie exercent l’une sur l’autre un
puissant pouvoir d’attraction. Tantôt source d’inspiration, tantôt
principe de création (comme chez les Surréalistes) et tantôt seule voie
d’exorcisation, elles partagent une tortueuse histoire construite en
marge ou en écho des institutions qui se nourrissent du fou, que ce
soit la psychiatrie, l’anthropométrie, la criminologie ou la
psychanalyse. La folie est donc un lieu que la littérature et le
discours ont su rapidement habiter. D’ailleurs, l’artiste a toujours
entretenu une fascination ambiguë, faite de fantasmes et d’angoisses,
pour la démence. Parfois associée au génie, la folie inscrite dans une
œuvre interroge toujours le sens parce qu’elle ébranle le réel, le
discours et la structure du récit. Quelquefois aussi, elle force
l’artiste à émerger de l’homme et déclenche une nécessité de dire, une
volonté d’écrire afin de se délivrer de soi, de l’autre, de l’autre en
soi.

Ce numéro 11 de la revue de critique littéraire Postures
propose des textes de Ariane Gélinas, Marie-Ève Bradette, Annie
Monette, Marie-Christine Lambert-Perreault, Gabriel Tremblay-Gaudette,
Carmélie Jacob, Hélène Taillefer, Marie-Pierre Bouchard, Michael
Trahan, Anaïs Guilet, Pierre-Alexandre Bonin.