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Écrire (sur) la marge : littérature et folie

Author : NT2
Date : May 26, 2009
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Parution

 Onzième numéro de la revue de critique littéraire Postures (2009), sous la direction de Vicky Pelletier (directrice) et Marie-Pierre Bouchard (rédactrice en chef).PrésentationLe fou investit la marge, s’agite dans les espaces limites, parle un discours en rupture avec la norme. Son histoire s’écrit à partir des frontières et des seuils, parce qu’elle se tient, comme le dit Foucault, au-delà du partage. Le fou ne voit pas le monde comme il devrait le voir et, bien souvent, joue le rôle ingrat, bien que nécessaire, de bouc émissaire. Pour ces raisons, confrontant, différant et interrogeant une certaine réalité, cette parole désirante a su forcer au cours des siècles l’érection de cadres et de catégories. Dans sa préface à l’Histoire de la folie à l’âge classique, Foucault nous rappelle ainsi que « [la] folie n’existe que dans une société, elle n’existe pas en dehors des formes de la sensibilité qui l’isolent et des formes de répulsion qui l’excluent ou la capturent. » La folie est dès lors culturelle. Elle est aussi fortement artistique et littéraire.Depuis longtemps, littérature et folie exercent l’une sur l’autre un puissant pouvoir d’attraction. Tantôt source d’inspiration, tantôt principe de création (comme chez les Surréalistes) et tantôt seule voie d’exorcisation, elles partagent une tortueuse histoire construite en marge ou en écho des institutions qui se nourrissent du fou, que ce soit la psychiatrie, l’anthropométrie, la criminologie ou la psychanalyse. La folie est donc un lieu que la littérature et le discours ont su rapidement habiter. D’ailleurs, l’artiste a toujours entretenu une fascination ambiguë, faite de fantasmes et d’angoisses, pour la démence. Parfois associée au génie, la folie inscrite dans une œuvre interroge toujours le sens parce qu’elle ébranle le réel, le discours et la structure du récit. Quelquefois aussi, elle force l’artiste à émerger de l’homme et déclenche une nécessité de dire, une volonté d’écrire afin de se délivrer de soi, de l’autre, de l’autre en soi.Ce numéro 11 de la revue de critique littéraire Postures propose des textes de Ariane Gélinas, Marie-Ève Bradette, Annie Monette, Marie-Christine Lambert-Perreault, Gabriel Tremblay-Gaudette, Carmélie Jacob, Hélène Taillefer, Marie-Pierre Bouchard, Michael Trahan, Anaïs Guilet, Pierre-Alexandre Bonin. 

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